Une photo ? Cheeeeeeeese ! [Libre]

Ce matin là, Elizabeth s'était levée avec une seule idée en tête : photographier. Il est des jours, comme ça, où l'on se lève avec un objectif, un but à atteindre avant la fin de la journée et ce jour là, le fait de prendre des photographies était si ancré dans l'esprit de la jeune fille qu'elle ne prit même pas la peine de prendre son petit-déjeuner, se dirigeant immédiatement après son lever dans la salle de bain, où elle prit une douche bien chaude. Ce faisant, elle réfléchit à l'endroit où elle pourrait bien aller pour prendre des photos, photos qui se devaient d'être assez simples au niveau du contenu mais qui devaient à la fois être différentes des autres.

C'est seulement après avoir enfilé un pull, un jean Seven, ainsi que sa veste Dior, que Liz pensa à l'endroit qui conviendrait parfaitement : le Royal Botanical Gardens. Enfilant rapidement des bottes, son pêché-mignon, la jeune fille se dirigea vers le métro le plus proche, qui la conduirait en moins de dix minutes aux 121 hectares de jardins qu'elle aurait l'occasion de photographier pour la première fois. En effet, la jeune fille s'était découvert une passion pour l'art en général, et plus particulièrement pour la photographie, quelques années auparavant. Depuis, elle aimait prendre des photos de toutes les situations possibles, allant des plus simples aux plus cocasses. Cependant, ce qu'elle aimait le plus était les photos prises au naturel, des situations de tous les jours, comme un père achetant une glace à son fils par exemple.

Arrivée au Royal Botanical Gardens, Liz se balada pendant quelques minutes entre les allées, histoire de repérer les endroits susceptibles de l'intéresser. Elle photographia ainsi deux jeunes gens enlacés devant une fontaine, ou encore une simple étendue d'herbe verte qui semblait ne jamais finir, avant de continuer sa route, sa marche vers d'autres lieux tout aussi intéressants, l'appareil photo autour du cou.

Un rayon de soleil se faufila parmi une monce ouverte dans le rideau de la chambre de Felice, qui cligna des yeux. Le rayon qui se filtrait allait en crescendo, et bientôt un bain de lumière illumina la grande pièce dans laquelle dormait la miss McAlister. Celle-ci se retourna dans son grand lit double, mais rien à faire, elle était maintenant réveillée. Elle se leva doucement, et prit un petit moment à s'habituer au soleil, avant de sourire. Une magnifique journée s'annonçait à Londres. Tirant sur le long t-shirt qui lui avait fait office de pijama, la jeune femme alla ouvrir complétement les rideaux, pour comtempler un soleil presqu'au zénith, éclairant la ville en entier. Bien décidée de profiter d'une journée comme celle-ci, Felice trotina jusqu'à la cuisine, ou elle mangea un morceau en lisant le nouveau Vogue. Un photoshoot avec Gisèle Bündchen attira son attention. Pas seulement parce que les manteaux que portaient la jeune et talentueuse mannequin étaient sublimes, non. Le décor était fort joli, et avait une touche fantastique, dans le genre conte de princesse. Regardant dans les informations à la fin de la revue, Felice apprit que ce lieu était en fait le Royal Botanical Gardens qui se trouvait à à peine quelques minutes de marche de chez elle.

La belle fila sous la douche, ou elle resta qu'un court moment à profiter de la bonne eau chaude, et sortit de sa salle de bain, qui communiquait directement avec sa chambre, vêtue d'une simple serviette. Tous ses colocataires dormaient encore, ou étaient déjà partis. Regardant les rangées de vêtements allignées dans son immense garde-robe, la jeune femme mit un temps fou à trouver ce qu'elle pourrait bien mettre. Elle opta finalement pour un pantalon noir, dont elle rentra le bout dans ses célèbres bottes Uggs, avec un pull col roulé blanc coquille d'oeuf, avec une veste courte mais doublé de laine beige, Marc Jacobs. Pour s'assurée de ne pas avoir froid, elle glissa un bonnet, une écharpe et une paire de mouffles dans le grand fourre-tout noir Fendi, celui brodé de perles. Elle mit une mince dans sa magnifique chevelure blonde, relevant ainsi les mêches de devant, et n'ajouta qu'un soupçon de maquillage à l'ensemble, soit un peu de khôl et de mascara noir, et une touche de gloss nacré Dior.

Elle sortie de l'appartement sans bruit, et décida de marcher jusqu'aux Jardins, histoire de faire de l'exercice un peu. Une dizaine de minutes plus tard, elle pouvait déjà observer les 121 hectares de jardins qui se dressaient devant elle. Un sourire illumina ses lèvres, et elle entra dans le jardin. Tout était magnifique, et elle songeait avec bonheur à quel point cet endroit devait être magique l'été. Elle se promit d'y retourner lorsque la température serait plus clémentes.

Liz se promenait donc dans le Royal Botanical Gardens, l'appareil photos accroché autour du cou. Elle souhaitait cependant être prête à sauter sur chaque occasion de faire une belle photographie qui se présentait, c'est pourquoi une main agrippa son appareil, l'autre se balançant légèrement au rythme de ses pas. La jeune fille surprit ainsi un couple de personnes âgées assises sur un banc, main dans la main. Elle se rappela d'ailleurs que cette situation l'avait déjà fait rire quelques années auparavant, lorsqu'elle n'était pas encore passionnée par la photographie. En effet, lorsqu'elle était plus jeune, Elizabeth trouvait cela risible, de voir un couple de "vieux" se tenant la main, comme si c'était leur premier rendez-vous. Mais, la demoiselle avait bien changé depuis, du moins à propos des gens de plus de soixante ans, et c'était un très bon point.

Bref, Liz continua donc sa petite promenade entre les allées, se laissant guider par ses pas. Elle se retrouva bientôt dans une allée plus longue que les autres, où se baladaient également quelques autres personnes, seules ou en famille. La jeune fille, qui avait pour habitude de fixer les gens assez impoliment, il fallait bien l'accorder, pour essayer de fixer sur une photo l'instant présent, ne dérogea pas à la règle cette fois ci. Elle regardait donc chaque personne presque comme s'ils étaient des extraterrestres lorsque soudain, de loin, elle crut reconnaître sa meilleure amie, Felice McAlister. Cette dernière était de dos, se promenant tranquillement dans ces magnifiques jardins, toute seule. Liz accéléra donc le pas, se mettant presque à courir pour rattraper son amie, et, lorsqu'elle fut à sa hauteur, elle lui sauta pratiquement sur le dos, lui cachant les yeux de ses mains en criant presque :

"Feliiiiice ! Devine qui c'est ?"

Première leçon : ne pas avoir peur du ridicule. En effet, presque tous les gens s'étaient retournés sur son passage, se demandant où elle pouvait bien courir ainsi, et le fait qu'elle parle fort n'arrangea en rien les choses. Mais Liz n'avait pas pour habitude d'avoir honte d'elle-même, trouvant l'attitude renfermée des autres de loin plus ridicule que la sienne.

Depuis un petit moment, Felice marchait dans les larges allées du Royal Botanical Gardens. Les jardins valaient le déplacement; malgré l'hiver londonien qui faisait rage, mais avouons le moins fort que d'habitude, le jardin était rempli d'une multitude de plantes. Il manquait un peu de fleurs aux couleurs éclatantes, mais on ne peut pas en demander trop non plus. Ses bottes Uggs, confortables comme des pantouffles, faisaient un petit bruit, le seul audible dans tout le jardin. Tout le monde était silencieux, observant l'endroit avec calme. Plusieurs couples se tenaient enlacés, se regardant plutôt le blanc des yeux que les diverses sortes de plantes les entourant. Felice eut un petit sourire, l'endroit était très zen, ça changeait son habitude des boîtes de nuits ultra bruyantes et des magasins bondés. Elle appréciait le calme de ce début de journée. Elle aurait toujours la possibilité de sortir plus tard ce soir là.

Elle tomba alors sur une allée plus large et plus longue que les autres. L'allée était plus majestueuse que les autres, beaucoup plus grandiose. Avec un sourire, Felice ferma les yeux, et apprécia le calme lorsque soudainement quelque chose lui sauta dessus. Très surprise, Felice ouvrit les yeux, et voyant de délicates petites mains devant ses prunelles, elle eut un sourire. Évidemment, elle avait dû en douter. "Feliiiiice ! Devine qui c'est ?" La principale intéressée eut un éclat de rire, descendit sa meilleure amie et complice, Liz York, avant de lui sauter dans les bras, tout aussi hystérique que son amie.

- Liiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiz!

D'habitude, Felice était plus réservée en publique, non pas parce qu'elle avait honte, mais parce qu'elle ne voulait pas attirée l'attention pour de mauvaises raisons, mais avec Liz, c'était tout autre chose. Ensemble, les deux amies étaient un duo des plus épouvantables, surtout pour les gens qui tombaient sur son chemin. Felice se détacha de sa meilleure amie, et lui sourit, contente de la revoir.

A l'entente du très discret "Feliiiice ! Devine qui c'est ?", cette dernière ne mit pas longtemps à réfléchir et à s'exclamer à son tour, sautant dans les bras de Liz. Ces jeunes filles étaient en effet les deux meilleures amies qui soient et ensemble, elles n'hésitaient pas à faire les quatre cent coups, en bon duo infernal qu'elles étaient. Et pourtant, Felice et Liz ne se connaissaient pas depuis tellement longtemps... A vrai dire, elle ne s'étaient rencontrées qu'un an auparavant, mais l'entente avait été immédiate. Mais c'était normal, après tout, que deux filles qui se correspondaient totalement au niveau du caractère se soient "trouvées" et soient depuis, inséparables.

Lorsque les deux jeunes filles se détachèrent l'une de l'autre et que Liz aperçut le sourire de son amie, elle ne put s'empêcher d'en esquisser un à son tour, heureuse de revoir Felice. Elle se rendit d'ailleurs compte que cela faisait un sacré bon bout de temps qu'elles ne s'étaient pas revues. D'habitude, elles ne pouvaient pas passer deux jours sans se voir et là, cela faisait au moins une semaine que Liz n'avait pas eu de nouvelles de sa meilleure amie... et qu'elle ne lui en avait pas donné non plus. Malheur !

"Alors, on ne donne pas de nouvelles à sa meilleure amie ? Tu as eu une semaine chargée ? Tu ne peux pas savoir comment, moi, j'ai été DE-BOR-DEE ! J'ai cru que je n'allais jamais m'en sortir entre les coups de fil de maman qui s'inquiètait parce que je ne lui avais pas donné de nouvelles depuis deux jours et les harcèlements d'Olivia Nichols. Tu sais que cette fille est tellement collante que je la retrouve même parfois à traîner devant chez moi ? Enfin bref... et ta semaine ?"

Elizabeth avait toujours été une de ces filles matérialistes aimant raconter leurs vies, et ce ne serait pas maintenant que cela changerait. Après tout, quel mal y avait-il à être bavarde en compagnie de sa meilleur amie ? Cependant, miss York avait toujours été très expansive et, alors qu'elle racontait ses déboires à Felice, ses mains s'agitaient dans tous les sens, tic qu'elle avait depuis l'enfance et qui lui valait les regards courroucés de quelques personnes autour d'elle, tous assez âgées. Ah, la morne vieillesse !

Dans les bras de Liz, Felice eut un grand sourire. Voilà un bon bout de temps qu'elles étaient meilleures amies, et qu'elles passaient presque tous leurs moments libres ensemble, et lorsqu'elles ne pouvaient pas se voir, elles vidaient leur forfait téléphone à parler pendant des heures de tout et de rien. Elles n'étaient pas des amies de longue date, ni des connaissances depuis toujours, le courant avait simplement bien passé entre elles lors de leur première rencontre. Après tout, elles étaient tellement identiques, du point de vue intêrets, caractère et goûts, qu'il était normal qu'elles s'entendent aussi bien. Jamais elles n'avaient eu de disputes ou de chicanes, parfois de petites bagatelles, qui finissaient en rire quelques secondes plus tard à peine.

Se détachant l'une de l'autre, les deux amies se souriaient et c'est alors que la miss McAlister se rendit compte à quel point cela faisait longtemps qu'elles ne s'étaient pas vus ou parlés. Mais ces temps-ci, Felice était absolument débordée avec son déménagement, et elle avait passé beaucoup de temps à arranger son appartement et à découvrir ses colocataires. "Alors, on ne donne pas de nouvelles à sa meilleure amie ? Tu as eu une semaine chargée ? Tu ne peux pas savoir comment, moi, j'ai été DE-BOR-DEE ! J'ai cru que je n'allais jamais m'en sortir entre les coups de fil de maman qui s'inquiètait parce que je ne lui avais pas donné de nouvelles depuis deux jours et les harcèlements d'Olivia Nichols. Tu sais que cette fille est tellement collante que je la retrouve même parfois à traîner devant chez moi ? Enfin bref... et ta semaine ?" Felice eut un grand éclat de rire, mais elle fut un peu gênée, bien qu'elle en laissait rien paraître.

Elle avait rencontré Olivia voilà quelques jours, ainsi que Matthias, et pour être franc, elle avait apprécié la jeune fille. Elles ne s'étaient pas revues, mais elles comptaient le faire. Elles n'étaient pas deux grandes amies, en fait, leur relation était un peu tendue, et dur à comprendre, n'empêche qu'elles ne s'haissaient pas carrément. Gardant ses détails sous silence, Felice eut un sourire, et commença la narration de sa semaine à sa meilleure amie. Elle en avait des choses à dire!

''Je te jure, j'ai eu une semaine des plus chargées! Désolée de ne pas avoir donné de nouvelles, mais on dirait que toi non plus tu n'aurais pas eu le temps de bavarder! Alors, en début de semaine, j'ai déménagé dans mon appartement, tu sais, je t'en avais parlé avec les colocataires inconnus et tout le tralala? Et bien, tu ne devineras jamais qui est mon colocataire! Ou du moins l'un d'entre eux... Calvin Edgecraft! Et oui, ce gentleman anglais qu'on avait rencontré à plusieurs reprises! Enfin, bref, j'ai passé ma semaine ou presque chez nous, à arranger un peu l'appartement, qui était en un état des plus... horrifiants! Tout était blanc! Tu te rends comptes, BLANC!

Felice secoua la tête, l'air complétement absourdie. Tous les gens les regardaient, elles troublaient vraiment le calme avec leur bavardage, mais après tout, elles ne s'étaient pas vus depuis si longtemps, elles en avaient des choses à raconter!

Lorsque Liz parla d'Olivia Nichols, elle se rendit compte que Felice semblait légèrement mal à l'aise, presque comme si elle lui cachait quelque chose. Mais que pouvait bien lui cacher sa meilleure amie ? Rien de bien important certainement, ou alors, c'était simplement Liz qui avait rêvé en croyant apercevoir de la gêne dans les yeux de son amie. Oui, ce devait plutôt être ça. De toute façon, comment Olivia aurait-elle bien pu intervenir dans leurs histoires ? Il était vrai que Liz et elle passait quelquefois du temps ensemble, Liz se jouant plus d'Olivia qu'autre chose. En effet, lorsqu'elle l'avait rencontrée, elle l'avait trouvée plutôt sympathique, cependant, au fur et à mesure qu'elle la croisait, elle la trouvait de plus en collante, énervante. Mais, Olivia avait une sorte de pouvoir sur les gens, et il était toujours bon de l'avoir dans ses amis, c'est pourquoi Liz avait gardé le contact avec elle. Cependant, miss Nichols n'était au courant de rien et croyait, à tort, que Liz la considérait réellement comme son amie. Mais n'accablons pas plus cette pauvre Olivia...

Ce fut au tour de Felice de raconter sa semaine et elle aussi, elle en avait des choses à dire. Liz l'écouta donc parler longuement, acquiescant par ci, par là. Elle savait, en effet, que sa meilleure amie avait pour projet de déménager dans un appartement, en colocation avec des inconnus, mais, lorsque celle-ci lui avoua qu'elle partageait son appartement avec Calvin Edgecraft, elle en resta estomaquée. Oui, elle connaissait ce jeune homme, si peu, mais ce qu'elle savait surtout, c'était que Felice s'entendait particulièrement bien avec lui. A l'entente de cette nouvelle, Liz sauta donc de joie et s'écria :"Mais c'est génial, ça !", ce qui provoqua le regard courroucé de toutes les personnes environnantes.
Se taisant donc, miss York écouta la fin de "l'histoire" de sa meilleure amie avant de prendre la parole :

"Alors comme ça, tu es en colocation avec Calvin Edgecraft ? Tu dois être heureuse, il était tellement charmant lorsque nous l'avons rencontré ! Et avec tes autres colocataires, comme cela se passe-t-il ? Il sont agréables, ou au contraire, antipathiques ?"

Liz espèrait de toutes ses forces, pour sa meilleure amie, que sa vie en colocation se passerait bien. Et, en parlant de colocation, la jeune femme se rendit compte qu'elle avait oublié d'annoncer quelque chose à Felice : elle aussi allait louer un appartement avec des inconnus. En effet, elle avait décidé cela cette semaine, en ayant assez de vivre avec ses grands-parents, comme un enfant. C'était d'ailleurs grâce à Felice, qu'elle avait eu cette idée, elle le lui annonça donc :

"Bon, tu vas peut-être dire que je te copie, mais devine quoi ? Moi aussi j'ai décidé d'habiter dans un appartement en colocation ! Enfin, au début, je voulais juste avoir un appart' pour moi toute seule, mais tu sais comme les habitations sont de plus en plus coûteuses ! J'ai donc du me résoudre à vivre avec des inconnus, et je dois emménager dans quelques jours avec eux..."

Avec un léger sourire, Liz regardait sa meilleure amie, dans l'attente d'une quelconque réaction. Autour d'elles deux, les gens continuaient à leur lancer des regards assassins, sans doute préoccupés par la perte inhabituelle du calme du Royal Botanical Garden. Mais les demoiselles n'en avaient que faire, elles étaient bien obligées de se raconter toutes leurs petites aventures, bon sang !

Felice avait effectivement été un peu gênée lorsqu'à été abordé le sujet Olivia Nichols. Elle avait rencontré la jeune femme qu'une seule fois, mais elle l'avait trouvé plutôt sympathique, et bien qu'elles ne s'étaient pas encore revues, elles avaient gardé contact par téléphone, et se disait qu'elles se reverraient éventuellement. Ce n'était pas l'amour fou entre les deux jeunes demoiselles, en fait, c'était toujours un peu tendu, une drôle de relation, mais restait que Felice l'appréciait tout de même. Consciente que Liz ne l'aimait pas, elle cacha sa gêne bien vite. Après tout, ce n'était pas comme si elle trahissait Liz parce qu'elle ne détestait pas Olivia, après tout, Liz aussi l'avait apprécié autrefois. Et puis, comment Liz l'apprendrait-elle? Et dans les pires des cas, et elle l'apprenait tout de même, elle ne serait sûrement pas fâchée. Après tout, les deux jeunes filles s'entendaient trop bien entre elles histoires comme celle-là.

Après avoir écouté Liz faire le bilan de cette longue semaine durant laquelle elles ne s'étaient pas vues, au grand déplaisir de la miss McAlister, Felice prit la parole à son tour, offrant elle aussi un bilan de sa semaine, très occupée. "Mais c'est génial, ça !" L'intéressée hocha la tête avec un grand sourire, et continua son histoire. Elle finit finalement, et dès qu'elle eut la bouche fermée pendant un peu plus de trois secondes, Liz prit la parole à son tour. "Alors comme ça, tu es en colocation avec Calvin Edgecraft ? Tu dois être heureuse, il était tellement charmant lorsque nous l'avons rencontré ! Et avec tes autres colocataires, comme cela se passe-t-il ? Il sont agréables, ou au contraire, antipathiques ?" Felice hocha la tête.

"Et oui, et il a même la chambre voisine de la mienne. Je suis très contente de cohabiter avec lui, il est effectivement très gentleman. Mais quand on s'est rencontré la première fois, tous les colocataires, il a prétexté un rendez-vous pour éviter les célèbres présentations. J'aurais bien voulu faire de même! Les autres ne sont pas si pire, mais ce n'est pas du tout mon genre. Il y en a une correcte, plutôt jolie, et à la mode, comme nous, mais elle est un peu trop gentille avec tout le monde. Une autre fille qui ne parle presque pas, toujours dans son coin. Un jeune homme qui me déteste assurément, Calvin et moi.

Felice eut un sourire. C'était un portrait approximatif de ses colocataires, et les gens dans les jardins la regardaient avec mépris pour juger les autres ainsi, mais la miss McAlister s'en foutait. Après tout, c'était la première fois qu'elle voyait son amie depuis longtemps, elle ne se priverait pas pour lui faire son compte-rendu! Tout en brossant le portrait des autres habitants de Hershey Kisses, Felice se rendit compte que c'était une très bonne chose que Calvin soit-là, car elle aurait sans doute été très ennuyée seule avec les autres. "Bon, tu vas peut-être dire que je te copie, mais devine quoi ? Moi aussi j'ai décidé d'habiter dans un appartement en colocation ! Enfin, au début, je voulais juste avoir un appart' pour moi toute seule, mais tu sais comme les habitations sont de plus en plus coûteuses ! J'ai donc du me résoudre à vivre avec des inconnus, et je dois emménager dans quelques jours avec eux..." Felice eut un grand sourire.

''Tu rigoles? Mais c'est génial! J'espère juste que tu ne vas pas tomber sur des gens trop différents de toi, mais ça m'étonnerait. Fait tout de même un peu attention. C'est vrai que les habitations deviennent coûteuses, et bien que ni toi ni moi avons besoin de nous soucier côté financier, il ne faudrait pas tout dépenser sur un loyer!"

Felice avait toujours eu l'habitude de parler fort en faisant des gestes, et aux regards assassins que lui lançait les gens présent aux jardins, elle se doutait que cela venait troubler leur calme, mais la miss ne s'en souciait même pas. Après tout, si elles les dérangeaient, ils n'avaient qu'à partir. Franchement...

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